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Une histoire à ne pas vivre

2009/12/16
Ça pourrait être une fiction, ou ça pourrait être une non-fiction. En fin de compte, c’est à vous, les lecteurs, de décider. Je n’utilise pas les noms des personnes que je connais ; ce sont plutôt des réflexions.

Les personnages dans cette histoire :

1. Moi. Une fois encore je me fais passer pour Aimée Duchemin, mon personnage original.
2. Théophanie, une étudiante qui sait influencer les autres. Elle est un peu comme moi – elle partage le même rêve que moi (c’est-à-dire, le rêve de chanter), elle a déjà passé deux ans à l’université comme moi. Elle a du style, et elle attire la plupart des étudiants dans la classe. Tout le monde sait qu’elle est aisée, mais on ne le mentionne pas.
3. Laurel, une nouvelle étudiante. Elle est bavarde et très ouverte dans ses discussions, elle n’hésiterait pas de s’exprimer même si cela concerne un sujet tabou.
4. Sybil, ma meilleure amie. Elle est aussi une amie proche de L, et elle a parlé à T deux fois. Elle est très franche et met priorité à l’honnêteté.
5. Abel, mon ami, qui est aussi ami de Laurel et de Sybil. Il ne parle pas beaucoup, mais il est franc.


Alors. Voici l’histoire que je souhaite écrire, une histoire à ne pas vivre. Excuse mon langage simpliste.
J’étais une fois amie de Théophanie, qui est entrée à l’université un mois après moi. Je croyais qu’elle était superbe. Elle avait les mêmes rêves que moi, les mêmes goûts…… elle avait du style, et moi, j’en avais pas. Elle donnait la vie à n’importe quelle classe, en parlant de ses expériences avec des entreprises et en disant qu’elle va souvent à l’étranger (preuve qu’elle est aisée). Moi, j’avoue que j’ai des facilités aux études, mais je ne suis pas si chanceuse qu’elle.

Un jour, elle n’avait pas réalisé qu’elle m’avait brisé le cœur. C’était lors du cours de littérature. Elle avait mentionné au professeur de littérature qu’elle chante (elle est apprentie, pas encore une artiste professionnelle, mais elle veut en devenir une) et qu’elle est signée. On pourrait dire que j’étais jalouse, mais j’ai toujours rêvé de chanter…… et je sais que si on me donne ces opportunités, je me serais déjà émancipée. Mais bon. J’étais émue. Et devant Théophanie et le prof, j’ai exprimé mon plus grand désir de chanter. Elle m’avait dit de manière froide, « C’est bien possible que ce n’est pas pour toi… Si Dieu ne le veut pas, tu n’y peux rien ! »

Le prof et moi, nous restions dans la classe tant que les autres partaient pour grignoter quelque chose. Je pleurais. Je chantais dans la salle de bains, jour après jour, avec l’espoir de réaliser ce rêve, et quelqu’un venait le briser. J’étais dévastée. Mais enfin, je ne racontais cette histoire à personne. Quand je revenais à la maison, j’ai pleuré sur mon lit. Je me suis dite que c’est quelque chose que je pourrais peut-être oublier (même si j’aurais tort). J’hésitais, mais j’ai enfin raconté l’histoire à mon père, sans l’intention de briser le cœur de celle que je considérais en tant que ma meilleure amie. Il m’a réconforté. Il ne jure pas qu’il va faire quelque chose, mais cette fois, il a juré de m’aider à devenir chanteuse. Rassurée par ses mots, je laissais tomber l’affaire.

Alors Théophanie et moi, nous restions ensemble. Elle était vraiment gentille. Au moins, j’y croyais. Et je n’hésitais pas à l’aider avec les études, les présentations…… j’ai cette facilité.

La fin de l’année approchait. On voulait organiser le bal d’étudiants. Théophanie ne pouvait pas nous rejoindre parce qu’elle partait chez son oncle (à l’étranger). Et moi, j’ai voulu essayer de faire quelque chose, de me faire un nom. Alors elle m’a dirigée au 4e étage, et elle m’a appris à bien chanter. Retenir l’air. J’écoutais sa voix. J’avoue qu’elle a une belle voix. Moi, je souhaitais faire quelque chose de spécial avec ma voix. Alors je chantais…… Je m’entraînais dans la salle de bains, comme d’habitude. J’étais là pour la première et la deuxième auditions, mais je ne savais pas qu’il y avait une dernière audition. On ne me l’a pas dit. Enfin, quelqu’un m’a donné un coup de téléphone pour me dire que j’étais rejeté parce que je n’étais pas là.

Quoi ?
Tu as loupé la dernière audition et nous ne pouvons plus t’inclure dans la liste.
Mais je ne savais rien !
C’était parmi les notifications, tu ne voyais pas ?
C’est l’examen, tu crois que je serais toujours à l’université ? C’est beaucoup plus éthique de dire directement aux autres que tu auras des dernières auditions !


Mais bon, on ne m’a pas entendu. J’ai enfin résolu de ne pas aller pour le bal d’étudiants.

Une année passait…… et cette fois, je souffrais avec Théophanie. Elle ne veut pas que je mentionne son nom dans mes écritures. Je ne le savais pas… Mais avant que je n’aie pu expliquer ma situation, elle a incité tout le monde de la suivre. Je n’avais que deux amies et le prof de littérature. Et le prof du droit de tort, et le prof du droit de contrat. J’étais misérable. Les liens entre Théophanie et moi étaient brisées. Irréparables. Je revenais à la maison et je pleurais sur mon lit parce que je n’avais personne à mon côté. Presque personne. Alors je me suis toujours crue que j’avais tort, que c’était elle qui avait raison, et je me suis demandée comment être acceptée à nouveau.

Les examens prenaient fin et j’ai du partir à la conscription. À mon retour, je suis revenue à l’université pour faire ma formation en droit. Je craignais être rejetée, comme autrefois.

Puis j’ai rencontré Sybil, Laurel et Abel, entre des dizaines de nouveaux amis qui n’ont pas pris le bac avec moi. J’ai aussi fait la paix avec quelques anciens amis. Grâce à eux, je ne crains plus rien. Je viens à l’université, me sentant toujours fraîche, prête à profiter du jour. Je souris beaucoup plus, et je ris beaucoup plus.

Un mois après le commencement de la formation, on a dû élire deux étudiants pour représenter notre classe dans le Conseil des étudiants. Laurel et Théophanie étaient nominées, suivi par deux autres garçons. Laurel rigolait, en mentionnant que Théophanie est aisée, et qu’elle aidera le Conseil. Théophanie disait que Laurel était rude (tant que nous savions que Laurel rigolait). Ne voulant pas dire qu’elle était désolée, Laurel disait, « Ouais, c’est ça. Au revoir. »

Théophanie avait l’air fâché. Lorsqu’elle faisait son introduction, j’étais dégoûtée. Sans doute, elle a des bonnes propositions. Mais lorsqu’elle parlait, le ton de sa voix montrait sa faiblesse de caractère. Je disais à Sybil, qui était assise près de moi, « Je crains la suite. »

Théophanie était élue, et la classe était divisée. Certains supportaient Théophanie, certains autres, Laurel. Je ne voulais pas me mêler dans le drame, mais s’il y avait des uns qui me posaient des questions, je dirais que c’est la faute de tous les deux. Que j’aimerais laisser tomber ce qui est arrivé lors de l’élection. Mais quand Laurel était avec moi, je ne donnais aucune indication que je la supportais. Je voulais vraiment laisser tomber le problème. Je réalisais enfin que je n’avais pas tort… même avec toutes ces souffrances.

J’étais avec une rivale qui se faisait passer pour une amie.

J’aime tous mes amis, et quant à Théophanie, je n’ai rien contre elle. Tout ce que je veux faire, c’est bien réussir cette formation, magna cum laude, et puis, réaliser mon plus grand rêve. Elle n’était là que pour me briser le cœur. (Surtout que je n’en ai pas, d’après elle.) Moi, je ne veux rien regretter lorsque je fais ma formation. Je ne veux rien regretter. Toutefois, j’avoue que la vie universitaire est trop superficielle, et que si j’avais le choix, j’aimerais me tirer de là et partir loin.

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