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Aujourd'hui ou pas aujourd'hui ?

2009/06/06
J’imagine une scène où Aimée Duchemin adresse les élèves à l’Académie Destina de manière passionnée pendant la Fête Nationale malaisienne le 31 août – voici mon idée pour un discours :

Mes amis, je vous prie… écoutez-moi… ce soir.

On ne me trouve pas déboute ici pour condamner le monde et tous ceux qui prennent contrôle de l’administration de notre patrie.

Plutôt, je n’ai qu’une question à poser : aujourd’hui, ou pas aujourd’hui ?

Nous le savons : le temps passe vite, et nos vies sont courtes. Souvent, si on nous demande de faire quelque chose – faire le ménage, compléter des devoirs, payer les factures, nous répondons simplement avec « demain ». Tous les jours sont des lendemains. En fin de compte, on ne fait rien, et juste quelques heures avant la date de soumission, nous nous pressons, et en effet, nous sommes stressés.

Mais, mes amis, je ne parle pas du travail de notre vie quotidienne. Bien sûr, c’est important, mais il y a aussi un problème que je voudrais adresser, un problème que connaît le peuple depuis quelques dizaines d’années : la manque de l’unité.

Nos aïeux furent unis. Ils se tinrent les mains et marchèrent ensemble, sur le chemin vers l’indépendance. Ils ne firent pas attention aux couleurs de la peau, ni aux croyances, ni à la politique, et ils vécurent comme des véritables enfants de la patrie. Ils prièrent ensemble et ils travaillèrent ensemble. Le concept de « voisin » exista encore. Nos aïeux parlèrent avec une seule voix – cette voix avait fait libérer la Malaisie. Un concept qui est plutôt… irréalisable aujourd’hui, et pour certains, invraisemblable – mais si ça existait, c’était sûrement possible.

Cependant, aujourd’hui, que faisons-nous ? Nous sommes une génération désenchantée par la voix de la politique. Nous faisons attention à tous ceux qui sont de notre ethnie, et nous oublions facilement les autres. Nos avis sont divisés, et entre nous, il y a la tension. Nous nous haïssons l’un l’autre, et même si la haine n’a pas agrandi à tel point que les citoyens de notre patrie reviennent aux armes, la tension est évidente. Nous débattons des « problèmes », qui, en fait, ne sont que des bagatelles.

Il y a un changement pour le pire depuis les dernières dizaines d’années. Nos jeunes rêvent d’une Malaisie unie, mais que faisons-nous en tant qu’adultes ? Grâce à tout ce que nous disons – ce groupe de personnes-là, ils sont des fauteurs de troubles – et ce groupe-ci, ils ne savent que dépendre du gouvernement pour l’aide sociale – nous semons, dans les esprits de ces pauvres, innocents enfants, de la haine. La direction que prennent les générations suivantes dépend de nous. Au lieu de dire qu’ils sont notre seul espoir de pouvoir changer la situation, il est mieux de dire que c’est NOUS qui donnons l’espoir, parce que c’est à NOUS d’apprendre à nos jeunes les valeurs du Malaisien idéal.

A-t-on réussi ? Pas tout à fait. Je vois un effort, oui, et je suis heureuse de voir des élèves, surtout dans notre lycée, qui sont prêts à aider les autres sans regarder l’ethnie et la religion, sans regarder les différences, ni les condamner, ni les maudire. Mais je dois admettre, la majorité des Malaisiens n’ont pas commencé des efforts à vivre ensemble – parce que c’est difficile de vivre ensemble. Nous le savons. Nous voulons vivre de manière facile, n’est-ce pas ?

Mes chers compatriotes, nous avons tous le droit de faire un choix : nous pouvons commencer aujourd’hui – nous pouvons étendre la main à l’autre, lui offrir de l’aide, et sincèrement, oui – nous pouvons montrer aux autres la compassion qui est la nôtre depuis des siècles. Nous pouvons mettre un terme à la manque d’unité maintenant, sans soucis – c’est à nous de nous montrer digne d’être Malaisiens. Ou, nous pouvons attendre, dire « demain » et ne rien faire ; nous pouvons vite oublier ce discours et continuer à vivre les vies nuisibles que nous menons actuellement.

Moi ? Je ne sais pas si j’ai assez fait. Je veux contribuer à une société unie.

Et vous ?

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