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Je sais

2010/05/20
Je sais que tu m’aimes.



Je sais que tu veux me voir bien réussir dans la vie, avec la famille, avec le travail.


Et je suis prête à recevoir les coups que tu m’infliges, les hurlements successifs, la douleur, la peine. Tout pour vivre et pour t’honorer.


Mais si tu dis que t’as éprouvé beaucoup plus que moi, tu as tort.


Tu n’as pas dû perdre un parent à l’âge de 17 ans comme moi.


Tu n’as pas dû voir ce que j’ai vu avec mes propres yeux.


Tu n’as pas dû vivre avec la crainte qu’un jour, quelqu’un s’en voudra de toi.


Surtout, tu n’as pas dû vivre avec la crainte que personne ne te comprenne.


Je n’ai pas éprouvé ce que tu as éprouvé, mais je comprends ce que c’est travailler sous le soleil et sous la pluie, des mains blessées par le fer, brûlées par l’huile et l’eau chaude, parce que je peux me mettre à ta place. Alors les choses vont difficiles maintenant, je sais.


Mais suis-je si chanceuse comme tu le dis ? Je peux te montrer quelqu’un qui a tout ce que j’ai ET une merveilleuse famille sans trop de problèmes. Je peux te montrer quelqu’un qui a tout ce que j’ai ET l’opportunité de réaliser son rêve le plus cher. Si tu essaies de me comparer avec les autres, c’est inutile, en fin de compte, parce que je vis, j’obtiens mon bonheur grâce à Dieu, et non pas grâce à toi. Chaque fois quand j’ai l’impression que l’on ne me comprenne pas, je peux toujours tout offrir aux mains de Dieu – même si je pleure souvent – et il me nourrit.


Tu crois que la richesse est ce que je cherche. Non. On récupère et on perd cette richesse en temps voulu. Surtout, si Dieu le veut. Alors je m’en fous si tu me dis que je suis plus « chanceuse » que les 25 millions de Malaisiens. À chacun, sa forme de chance. Ce que tu m’as donné, ça m’aiderait beaucoup, et ça m’aide surtout à connaître des merveilleux amis. Ça, je ne doute pas. Et je te remercie du fond de mon cœur. Mais j’ai le droit de vivre. Vivre sans être empêchée par les autres.


Tu dis que je suis bien trop gâtée par la vie ! Demande-toi donc, est-ce que tu connais tout ce que je pense en ce moment ?


Je ne demande rien. Et lors de mes précédents anniversaires, après la mort de ma mère, je ne t’ai rien demandé. Parce que rien ne me satisfait maintenant. Auparavant j’avais quelqu’un dont je pouvais appeler mon âme sœur, ma meilleure amie (même si elle était mon aînée d’une trentaine d’années), et je pouvais partager la plupart de choses avec elle. Avec toi, je ne vais nulle part.


Je ne dis pas que je te haïs. Enfin, je t’aime. Je veux juste que tu te mettes à ma place. Je rêve immense, et je sais que je ne suis pas du genre à attendre et ne rien faire. Je me fais connaître, j’essaie de prendre des petits pas pour réaliser mes aspirations tant que tu ne fais pas attention, pour qu’un jour, tu seras fière de moi. Je choisis mon chemin – le chemin de la croix – tant que tu me regardes avec un air plutôt moqueur – parce que je ne peux pas vivre sans Lui qui me comprend. Je crois que j’ai compris ce que tu attends de moi, mais il me faudra vraiment du temps.


Toi et moi, nous avons pas mal de similitudes. Et c’est à cause de ces similitudes que je ne peux pas voir ton côté des choses, et c’est pareil pour toi.

2 comments:

Anis Safiah at: May 21, 2010 at 12:51 PM said...

Your French is amazing, astounding, astonishing, stupefying, and err, what else? :D

Troisnyx at: May 21, 2010 at 1:08 PM said...

Heart-wrenching. I felt a thousand arrows being pierced through my heart when I wrote this.

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