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Comment ça, « contre-culture » ?

2009/01/25
Je raconte des histoires, je raconte mes pensées, mais parfois, j’ai besoin de personnages pour donner une meilleure impression. Bon. Voici deux personnages fictionnels que je vais créer pour cet essai :

Aimée Duchemin – 17 ans. Malgré son âge, elle est très concernée par ce qui se passe autour d’elle. Elle est introvertie ; elle a une tendance de rester dans sa chambre toute seule et lire le journal/faire de la musique quand ses autres amis jouent ou sortent en boîte. Elle argumente très impulsivement, mais pas nécessairement en manière structurée (ça pourrait être sa force et sa faiblesse au même temps) ; et tant que sa voix peut être entendue, ceux qui l’opposent seront en péril.

Fabienne Delacroix – 35 ans. Une enseignante qui est très alerte. Dans n’importe quelle situation elle essaie de trouver la logique qui se cache derrière. Contraire à Duchemin, elle est patiente et elle prend un peu plus de temps à réfléchir. On dirait que c’est à cause de son âge et son expérience… Elle a aussi une tendance de poser beaucoup de questions pour savoir si ses apprentis possèdent une bonne connaissance de ce qu’ils étudient.

Le premier chapitre dans cette histoire, c’est à propos de l’étiquette 18-PA attachée à certains films en Malaisie. Ici, on essaie de définir ce que c’est 18-PA, et on lit le discours entre Duchemin et Delacroix.

- Duchemin ! Vous étiez où ?- Désolée, Madame Delacroix… j’avais un boulot à faire. Qu’est-ce qui se passe ?
- Rien de spécial, je lis le journal… Il y a une chose qui m’étonne, alors j’avais envie de vous parler.
- Quoi ? Qu’est-ce que c’est ?
- Regardez : 18-PA. Seuls ceux qui ont plus de 18 ans sont éligibles de voir des films libellés 18-PA, parce que c’est apparemment « contre-culture ».
- Heinnnnnnnnn……
- Vous avez l’air désillusionné. Mais vraiment, qu’est-ce qu’on veut dire quand on mentionne la phrase « contre-culture » ?
- Très bonne question ! En fait, cette phrase ne doit pas du tout exister ! Remarquez mon cas : moi, j’ai 17 ans. Et même si je découvre que la culture française et la culture malaisienne sont différentes, et même si ces différences sont drastiques, je les accepte quand même ! Je parie que ceux qui apprennent le français – ou bien d’autres langues – feront la même chose. Parce qu’enfin, d’autres cultures ne sont pas bonnes, et au même temps elles ne sont pas mauvaises… elles sont juste… différentes ! Et nous devons vivre avec cette diversité !
- Soyez zennnnnn……. Je comprends ce que vous voulez dire, mais quelle est la liaison ?- Bon, étant donné que nous sommes différents, et il y a des nombreuses cultures à comprendre, ou bien apprendre, qu’est-ce que c’est qui est vraiment « contre-culture » ? Pourquoi diable doit le gouvernement créer cette étiquette 18-PA ?
- Peut-être qu’il veut nous voir en tant qu’une société plus conservative---
- Mais d’abord, quelle est l’origine de notre culture ? Nous devons juste ouvrir les livres d’histoire et nous trouverons que cette chose qu’on appelle notre « culture » est quelque chose qu’on a assimilé depuis des siècles. Si c’est vrai que les malais sont venus du sud de Chine, et qu’avant la propagation de l’islam dans cette région, on a accepté des éléments de culture indienne, ça, c’est déjà une preuve que ce n’est pas leur culture ! Et puis quand les chinois et les indiens sont venus, l’un a appris de l’autre les éléments de sa culture. Le résultat, c’est un mélange, et on en est fier. Il n’y avait rien de subversif quand l’un a appris la culture de l’autre.
- Oui, mais dites, est-ce que c’est à cause du fait que toutes les cultures qui sont mélangées en Malaisie sont des cultures asiatiques ? Et si oui, pensent-ils alors que les cultures d’autres coins du monde sont subversives ?
- Peut-être, pour tous les deux questions. Les trois ethnies principales ici sont les malais, les chinois, et les indiens ; et la plupart des ethnies qui se trouvent ici sont d’origine asiatique, sauf les Portugais à Melaka. Mais je crois que seul les plus courageux peuvent échanger des points de vue et assimiler la culture de l’autre. Soit si quelqu’un vient de l’Asie, soit de l’Europe – si quelqu’un se présente comme étranger au début, il y aura sûrement des éléments de sa culture qui seront difficiles à accepter.
- J’y crois ; parce qu’il y aura sûrement de l’opposition de la famille et de la communauté.
- Ayant mentionné cela, regardons : les Malaisiens du passé étaient assez courageux pour accepter les points de vue des autres. Qu’est-ce qui se passe maintenant ?
- Le contraire, évidemment... Je remarque qu’on utilise la phrase « contre-culture » même si c’est quelque chose de général. La religion, la sexualité, les croyances, les droits de l’homme – ce sont quelques « sujets tabou », apparemment. Est-ce que c’est une question de pouvoir, ou est-ce que c’est quelque chose qui n’est pas du tout accepté par le peuple ?
- Je n’y crois pas. J’ai lu les opinions des nombreux jeunes dans des forums en ligne, et j’ai eu des discours avec des amis à l’université, et ils disent la même chose – ce n’est pas quelque chose à craindre. Alors il y a une possibilité que ça pourrait être lié au pouvoir. Eh bien, vous avez dit que c’est le contraire. Rien que ça ! Même une cervelle d’oiseau peut remarquer ça. Ce n’est pas le cas avec la plupart de nos jeunes. Comme eux, je crois qu’il est inutile d’introduire l’étiquette 18-PA parce qu’enfin, si on mentionne « contre-culture », cela va nous désunir. Contre quelle culture ? C’est nous qui sommes plus exposés aux influences du monde, et c’est enfin nous qui croyons qu’ici, c’est « l’arc de triomphe de l’homme », où on est en face d’autres gens, avec leurs langues, leurs coutumes, leurs religions. Les anciens qui ont survécu pour témoigner l’indépendance de notre pays, ils y pensent aussi. C’est seulement les adultes au milieu de ces deux générations---
- Duchemin, calmez-vous. Il faut que vous sachiez, sans la politique, ce problème de culture serait effacé depuis longtemps. Même si je ne suis pas malaisienne, j’habite ici depuis des années et je ressens une tension. Sans doute, il faut applaudir ce que vous essayez d’argumenter, mais je crois que si quelqu’un réessaie de désunir les habitants en mentionnant la phrase « contre-culture », ou des choses qui sont liées à cette phrase, la Malaisie va s’emporter. La SEULE situation où on peut utiliser l’étiquette 18-PA ou la phrase « contre-culture », c’est peut-être pour décrire quelque chose qui est contre la démocratie, qui est pratiquée dans la plupart de pays dans le monde. Un exemple, c’est le marxisme. Non, cette étiquette est trop usée, et on l’utilise pour les mauvaises raisons.
- Madame, je ne veux pas laisser la situation comme ça---
- Bon, c’est là où vous intervenez.
- Comment ?... Qu’est-ce que je dois faire ? Je dois peut-être vous supplier !
- Vous le saurez bientôt. Je crois que comme toujours, vous trouverez un moyen à résoudre même les plus gros problèmes. J’ai foi en vous, Duchemin.

Et cela termine le premier épisode de cette histoire. Peut-être si je suis inspirée, et si je veux débattre certains problèmes de mon pays, je vais écrire plusieurs autres épisodes.

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