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On vote pour qui, là ?

2009/01/11

Avec la politique ici, la question qui se pose, c’est ça : on doit voter pour QUI ?

Voici la situation : il y a le front national (alias Barisan Nasional) qui tient sa place au Cabinet pour plus de cinquante ans. Et les politiciens au Barisan se sont moqués des nombreuses fois. Il y a aussi un parti conservatif islamique (alias PAS, Parti Agama Islam Se-Malaysia) qui veut prendre contrôle de la Malaisie et légaliser le hudud (au fait, c’est le droit islamique), sachant qu’il y a des différentes origines et des différentes fois ici. Au milieu, il y a un parti plutôt libéral et démocratique (alias DAP, et honnêtement, je ne sais pas ce que ça veut dire).

Nous, les Malaisiens, nous voulons un changement, bien sûr. Mais pas un changement drastique comme ce que fait PAS !

En un extrême, il y a des pauvres pitoyables imbéciles qui s’habillent en bleu, qui se moquent de l’autre à cause de l’ethnie – et leur position dans les chaises de pouvoir dure déjà plus de 50 ans. On les connaît bien : ils ont menti en disant que le conflit du 13 mai 1969* n’était qu’un conflit entre des ethnies. Ils ont fait des mauvaises décisions – un exemple, c’est en 1998, pendant la récession, ils ont lancé un programme pour mettre le taux d’inflation à 0%. Même un imbécile sait que dans un propre système économique, le taux d’inflation doit faire au moins 2,5%. Et même si les citoyens les ont condamnés, ils sont déterminés à retenir leur place là-haut, pour qu’ils continuent à nous oppresser.

À l’autre extrême, il y a des conservatifs qui s’habillent en vert, qui pensent que dans une communauté qui constitue une multitude d’ethnies et de religions, il est mieux de couper les mains d’un voleur, ou de tuer quelqu’un qui est coupable de l’adultère par lancer des pierres. Ce sont les gens qui pensent qu’aller au concert, c’est mauvais ; ce sont les gens qui pensent qu’un gouvernement laïc ne sert à rien, ces conservatifs feront n’importe quoi pour prouver qu’ils peuvent imposer leur foi et leurs pensées à nous, les pauvres Malaisiens.

Au milieu, il y a nous, la légion rouge – nous qui voulons une Malaisie unie.

Le gros problème, c’est qu’il n’y a presque personne au milieu. Il y a toujours des politiciens actifs aux deux extrêmes, mais presque pas de politiciens qui déclarent que leur mission principale, c’est de nous unir. Le plus gros problème, c’est que la Malaisie est un pays qui pratique la démocratie, mais ironiquement, personne n’a le courage de voter et de dire aux politiciens, « Cause toujours, gros pleins de soupe ! » On est trop tranquille ; on n’est pas d’accord avec beaucoup de choses mais on n’a pas du tout le courage de se plaindre.

C’est pour ça que les politiciens pensent que nous contrôler, c’est un vrai jeu d’enfant. Il y a l’Acte de Sécurité Interne (alias ISA, Internal Security Act), que le gouvernement utilise par hasard pour détenir des pauvres citoyens qui donnent leur avis honnêtement. Si leurs avis ne plaisent pas le gouvernement, tant pis ! – ces hommes honnêtes seront jetés dans des petites cellules, et ils y passeront des années. Au même temps, si PAS trouve que la voie est libre pour que leur mission soit faite, adieu la liberté !

Les dernières élections étaient le 8 mars 2008. Même si j’étais (et je suis) encore trop jeune pour voter (j’avais à peine 17 ans), j’espérais qu’on allait voir un peu de changement. Ça fait à peine une année et je vois qu’on a tiré des ennuis. Oh, pauvre patrie. Mon cœur est avec toi. Je commence à craindre les prochaines élections…

Je ne veux pas voir mon pays en ruines. Je ne veux surtout pas voir des résidents désenchantés. Qu’est-ce qui s’est passé à l’idée que la démocratie est un reflet de la voix populaire ? Qu’est-ce qui s’est passé à toutes ces promesses vides ?

Voyons que c’est ironique ; la politique nous donne des problèmes incessants mais nous en avons apparemment besoin. Sans la politique, ces problèmes seraient effacés depuis longtemps !
* Le conflit du 13 mai 1969 a eu lieu dans les villes principales à la côte ouest de la Malaisie, surtout à Kuala Lumpur, Perak et Penang. Le chaos commençait quand l’opposition a gagné dans quelques états. Cela ne plaisait pas le gouvernement à l’époque, et des supporteurs du gouvernement ont tiré des ennuis par tuer des autres résidents, surtout les chinois. La suite, je parie que vous pouvez deviner – c’était un massacre. On a déclaré un état d’urgence pour quelques semaines (ou quelques mois ?). Ce qui m’étonne, c’est que maintenant, les auteurs des livres d’histoire malaisienne essaient de masquer les faits en disant que c’était un clash entre les ethnies.

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