Quand j’ai reçu ma lettre d’induction le 16 mai, j’ai découvert que j’ai été postée à Miri (à Sarawak, en Malaisie orientale) – pour vrai dire, c’est trop loin de Kuala Lumpur, la capitale, où je vis.
Je me suis inquiétée parce que mon père et mon cousin ne pourraient pas me visiter de temps en temps (un billet d’avion aller-retour de Kuala Lumpur à Miri est vraiment très cher !). Alors il y a trois ou quatre jours, nous avons écrit une lettre, faisant appel à la Ministère de Défense.
Hier, j’ai reçu la réponse : on ne peut pas changer mon camp d’entraînement.
Bon, je vais devoir partir loiiiiiiiiinnnnnnnn………
On m’a dit que les camps d’entraînement en Malaisie orientale sont meilleurs que ceux en Malaisie occidentale. Je ne sais pas pourquoi, mais en ce moment je peux conclure qu’il y a plus d’unité en Malaisie orientale – je veux dire, ceux qui habitent en Malaisie orientale sont plus solidaires, et c’est l’une des choses qui influencent la manière dont le Service National est effectué. Si le Service National sert à unir les jeunes Malaisiens et promouvoir le patriotisme, Miri est un bel endroit pour le faire. Espérons alors que c’est vraiment le cas, parce que sinon…
Je ne sais pas ce qui arrivera pendant ces trois mois. Je ne sais pas si je vais vraiment m’y faire des amis. Je ne sais pas si je peux tolérer la chaleur du soleil (depuis peu, il fait extrêmement chaud en Malaisie) lorsqu’on marche. Je ne sais pas si le repas sera bien, ou si on va souffrir l’intoxication alimentaire – tout comme avait fait nos aînés qui sont allés au Service National très récemment. En tout cas, j’aurais bien voulu rester à la maison et continuer à jouer à Kingdom Hearts. J’aurais voulu participer à la Fête de la Musique ; j’aurais voulu aider les pauvres avec un album que j’ai toujours souhaité faire.
Mais durant ces trois mois, je dois oublier mes rêves, laisser tous mes souhaits – je serai coincée dans le camp d’entraînement pour 82 jours. Espérons que c’est juste 82 jours et pas pour toujours…
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